Un bruit strident éclabousse la pièce me tirant d'un inertie ensommeillée. Le ronronnement des ordinateurs depuis des années déjà remplace un chat qui a dut crever de faim dans un placard encombré. D'un côté vu l'aquarium gigantesque qui me mange un cinquième du studio, un chat aurait peut-être fini noyé pour avoir voulue y toucher. Ok, j'adore les animaux, mais pas les chats, ces bestioles sont trop hautaines et avantagées. On dirait des gosses de riches réincarnés et ça ne manque jamais de m'agacer. Ceci dit pour l'instant l'insupportable bip de ma sonnette résonne jusque dans mes os, il faut que je me lève semble-t-il... « DÉGAGEZ ! » Ça ne cesse pas, mon intervention était inutile. Avec un long soupire j'extirpe des draps approximativement propre ma carcasse encore engourdie. On peut pas dire que je suis du matin, moi qui vis la nuit. C'est pas avant onze heure que je souris. Cependant l'absolue nécessité présentement c'est que la sonnette la ferme,et que j'empale la personne qui me dérange à... Treize heures... Nouveau soupire, j'ouvre la porte sans faire attention, ayant deviné au vu de l'horaire qu'il s'agissait de Rome. Sûrement histoire que j'avale quelque chose avant de faire semblant d'aller bosser. Faut reconnaitre qu'étant donner que ne me nourris de rien qui soit animal, c'est pas aisé de me manger. Je relève enfin les yeux en baillant, me passant une main lascive dans les cheveux. « Jeune homme, veuillez nous suivre sans résister. » Oh les enculeurs. J'ai un mouvement de recule mais bien sûr ils s'en doutaient et m'attrapent sans douceur. « Je peux savoir de quoi on m'accuse ? » Non parce que, violer les lois c'est un peu ma spécialité. Le panel est donc large. « Vous avez été reconnu durant une manifestation non-autorisée, ayant causé des dommages de bien public. Vous allez être interrogé pour cela. » Ah, bah oui ça on peux me le reprocher sans craindre de se tromper. Ne me laissant pas le temps de plus m'habiller, l'un deux me balance mes tongs en pailles toutes défoncées. Et me voilà, en simple calbars, embarqué.

Assis jambes écartées je tape du pied avec ennui, meurtri par une sérieuse envie de cloper. Déjà que pendant deux heures, j'ai du expliquer une bonne vingtaine de fois, que non je n'était pas ce Mael. Drôle d'idée qui leur était venue de m'affubler du masque d'une gosse de riche dont le père leur faisait faire du zèle. Après une nouvelle gueulante, perdant patience j'ai cru que j'allais en tabasser un. Mais on me laisse poireauter une autre heure seul dans cette pièce sans fenêtre où certainement s'amuse-t-on à m'observer sans fin. Observateur pour l'autorité, régulièrement je lance donc des fucks aux voyeurs dissimulés. Bon dieu de merde j'ai besoin de fumer. Poussant un long, très long soupire je m'écroule, le haut du torse et les coudes sur la table me faisant face. Il me semble entendre prononcer mon nom, mais la porte est fermée et le son trop fugace. Je ne suis donc sûr de rien et recommence à m'emmerder fermement pour changer. Jusqu'à ce que la porte s'ouvre en fracas me faisant sursauter. Un homme, la cinquantaine en costume impeccable et de toute évidence les cheveux coloré entre et s'empresse de me dévisager. Son air passablement énervé devient terriblement supérieure alors que ses mots sont comme crachés. « Ça ne peux pas être mon fils, mais laissez nous seul ! » « Vous êtes sûr juge Lauwrence ? » Le policier s'exécute alors que confirmant mon doute le nom de l'homme ma fait me relever avec une vigueur retrouvée. On se fait alors face comme des charognards prêt à attaquer. Salue papa tu va bien depuis les vingts dernières années ? On commence à hurler et qu'importe qui à commencé. Ce qui compte c'est de s'achever. Qui sera le plus vil ou le plus mauvais. Le type qui abandonne votre mère pour sa carrière c'est pas avec lui qu'on a envie de déjeuner. Mais alors qu'on se pourrit joyeusement, une question me saute aux lèvres. Pourquoi on m'a confondu avec son fils c'est quoi ce bordel ?! Je sais vaguement qu'il en a eu un après moi mais c'est tout alors, pourquoi m'a-t-on prit pour ce Mael ? A fortiori du fait qu'il n'est jamais reconnu mon existence. On peux pas juste dire la faute à pas de chance. « Pourquoi on m'a prit pour ce Mael ?! » Pas la peine qu'il réponde, les faits parle d'eux-même. La surprise est totalement et plus que forte. Mon double passe la porte. What the fuck ?!

ROAD " M'étant levé pour faire face à mon, géniteur dirons-nous, je recule d'un pas tant je suis soudain troublé. Les yeux fixés sur l'arrivant, j'ai l'impression vertigineuse de me voir dans un miroir déformant. « C'est quoi ce... ce... bordel... ?! »

MAEL " Je le regarde, le fixe sans pouvoir me faire à l'idée qu'il est.. mon frère. Il a de vielles tongs. Il est en calbut. Il est tatoué. Et papa le connait. Je me tourne vers ce dernier, cherchant une réponse pour toute ces années de silence... « Je... » Incapable de prononcer un mot finalement

ROAD " Je vois ce connard de juge qui nous dévisage à tour de rôle et je me demande si je suis pas entrain d'halluciner. Il prononce un mot, ce double moi comme un pastiche délavé a même la même voix... J'en frissonne d'horreur et d'incompréhension. « J'ai pas avaler d'acide ce matin pourtant... PUTAIN C'EST QUOI CE DÉLIRE ??!! » Je le pointe d'un doigt un peu tremblant.

MAEL " Il nous regarde tour à tour, ouvrant la bouche. « Mael, Road. Road, Mael. Les présentations sont terminées, il n'y a rien à dire de plus. Je t'attend dans la voiture Mael. » Il se retourne vers mon frère, la machoire serrée. « Toi.. On reprendra cette conversation plus tard... » Il s'en va, nous laissant seuls. Je ne sais ni quoi dire, ni quoi faire...

ROAD " J'attrape ma chaise pour m'écrouler dessus, jambes écartés et me prenant la tête dans les mains. « Tu pourrais prononcer un putain de mot au moins.... cet enculé de fils à pute... » Je relève les yeux pour le dévisager, j'ai compris mais j'ai besoin de l'entendre. « Tu es qui ?! PARLE PUTAIN ! »

MAEL " Putain.. ça fait quand même un choc d'avoir en face de soi un mec qu'on est censé connaitre depuis 21 ans... Un type qui est censé partager nos plus noirs secrets, j'veux plus qu'un frère, un jumeau. Il gueule. S'écroule sur la chaise. Ou le contraire... « J'crois que c'est plutôt clair non ? »

ROAD " « Tu serais pas entrain de me traiter de débile par hasard ? D'ailleurs... Tu as l'aire vachement au courant de ce putain de bordel ! » Je me relève d'un seul coup venant l'attraper par sa chemisette et son petit pull noir si bien taillé. Le voir là comme ça, ça me donne la nausée. J'ai un élan de joie et de haine qui monte mais je ne sais pas le contrôler Tu parles comme lui. je lui balance comme on cracherais à la figure de quelqu'un, parce que c'est ça, il ressemble à, notre, père.. Et cette pensée me débecte

MAEL " Merde, il fait vraiment cliché, avec ses tongs en paille tréssé, son air et ses cheveux rebelles. C'est quoi son trip ? Militant écolo, végétarien obsessionnel ? Il continue à gueuler avant de se lever brusquement, me chopant par le pull. Je lui attrape le poignet pour me dégager, le poussant sans douceur. « Ouais, j'te traite de débile, ducon. Il te faut une analyse ADN ou ça ira comme ça... ? Putain, j'comprend pourquoi papa ne m'a jamais parlé de toi... »

ROAD " Y'a quelque chose de terrible dans la sensation que ses mots crées en moi. Je me recule essayant de pas faire un meurtre dans un commissariat. « T'es qu'un putain de cauchemars, avec ta face d'étudiant en droit capitaliste insupportable et vomitif, j'préfère pas un test ADN, confirmer que tu serais mon... Jumeaux. Se serait une horreur trop grande, même pour moi. »

MAEL " Il se recule immédiatement, m'insultant. Insupportable et vomitif.. belle répartie.. Je lâche un éclat de rire, nerveux. « Tu t'es vu? ça m'fait mal au coeur d'avoir un ... frère comme toi. T'as l'air de sortir d'une favela, avec un air de parfait crétin en bonus... » Je replie instinctivement mes doigts contre mes paumes, les poings sérrés. J'étais loin de le penser aussi taré..

ROAD " « Parce que sortir d'une pub Chanel est censé te filer un semblant d'humanité ? On pourrait coller fils à papa sur ta face que se serais pas plus parlant. » Je me passe une main nerveuse sur le visage, mon envie de cigarette décupler à en devenir intenable. En plus il fait chier mon allure j'y peux rien, ils m'on tirés du lit sans me laissé m'habiller ses encules d'poulets... « Tu as l'aire sacrément fournis en préjugés sur moi, j'peux savoir qui t'a si bien renseigner ou j'doit prendre un avocat ? » Parfait sourire de connard, si comme ça je fait le beau et je me marre. J'arrive pas à réaliser que j'ai une autre famille que cette ivrogne incapable. T'façons c'est raté il a l'aire de déjà me détester.

MAEL " Putain, rien que son sourire m'énerve.. Je serre les dents, retenant le poing que je meurs d'envie de lui foutre dans la gueule. « Des préjugés ? Excuse moi, t'as vu t'as dégaine? Dur de pas se faire d'idée sur toi.. Direct tu gueule, on est pas dans une manif anti nucléaire, tu peux me parler normalement... A supposer que tu saches le faire. » J'lui adresse le même sourire, me forçant.. légérement.

ROAD " « Je parle normalement aux gens civilisés. » Lui adressant un beau fuck, j'inspire et expire un grand coup avant de m'appuyer contre la table d'un geste lascif « Ils m'ont tirés du lit et pas laissés m'habiller, pour la dégaine, alors fait pas chier avec ton air de pigouin qui chie des billets. »

MAEL J'tire une chaise pour m'installer face à lui, le fixant. « Pingouin qui chie des billets ? T'as trouvé ça tout seul ou vous avez un petit dictionnaire pour insulter les gens que vous ne pouvez pas saquer ? » J'le choppe par la nuque, rapprochant son visage du mien, nos fronts l'un contre l'autre. « Et me fais pas rire, t'es pas du genre à t'habiller chez Prada, plutôt avec des trucs en cartons recyclé... »

ROAD " Je le dévisage, prenant mesure de la similitude complète de nos traits, de nos yeux identiques jusque dans les moindres détails... Sans pouvoir me retenir je lève la main pour toucher sa joue « En coton recyclé et commerce équitable dude. »

MAEL " J'ai un léger mouvement de recul quand il approche sa main, lui lâchant la nuque en me demandant si il ne veut pas me foutre son poing dans la gueule... Mais non, il se contente de me toucher la joue. Et j'oublie ma réplique censée le tuer. « Euh... ouais... Tu... »

ROAD " « D'apparence tellement semblable... » Je retrace les contours de son visage, de son nez, j'hésite une seconde puis passe sur ses lèvres. Les écartant légèrement pour récolter une infime goutte de salive puis viens passer mon doigt sur mes propres lèvres. « .... Même goût... » Ayant baisé le regard je le remonte vers le sien, j'avance un peu pour revenir coller nos front. « ... Même souffle... » Je ferme les yeux une seconde pensant à ma solitude quand j'était petit, quand maman vomissais et pleurer sans que je comprenne encore pourquoi « ... Pourtant étranger... »

MAEL " Je continue de le fixer, toujours incapable de prononcer un mot... Fcuk. Sa main glisse sur ma machoire, mon nez, s'arrêtant pour caresser mes lèvres... Mon coeur semble vouloir sortir de ma poitrine, il m'effleure à peine et pourtant, pourtant c'est suffisant pour me troubler outre mesure. Putain.. A quoi je pense là..? Il se rapproche un peu plus de moi, nos souffles se mêlant et il ferme doucement les yeux. Je n'écoute même plus ses paroles, ne pouvant détacher mes yeux de ses lèvres, à quelques centimète des miennes.. Sans réfléchir, je l'attrape de nouveau par la nuque et l'embrasse brutalement. Bordel de merde. J'me recule aussitôt, me levant précipitamment, manquant de renverser la chaise. « Merde... »


ROAD " Il... il vient de.... Je me recule d'une bons à l'autre bout de sa pièce. L'ironie va jusqu'à la similitude de nos réactions. Je m'essuie la bouche d'un revers de manche, le coeur qui manque de se poser là, palpitant sur la planché. « merde ? Merde ?! Tu te fous d'ma gueule ?!! » Me passant la langue sur les lèvres je me rapproche en 5 seconde le bloquant entre moi et le mur. Interrogatoire nouvel génération, on va s'la jouer bouche contre bouche comme deux cons...

MAEL " C'est un homme. C'est mon frère. Je ne sais pas lequel de ces deux critères est le plus horrible, je sais juste que je ne n'ai pas pu m'arrêter. Bordel, à quoi on est en train de jouer... ? Je n'ai qu'une envie, me casser mais il ne m'en laisse pas le temps. Sans rien comprendre, j'me retrouve plaqué contre le mur. Douce ironie, j'ai l'impression de me voir, habituellement, c'est moi qui suis à sa place... « Tu fais quoi là?! J'crois qu'on s'est dit tout ce qu'il y avait à se dire, dégage, laisse moi passer ! »

ROAD " Je m'éloigne comme frappé. Un coup au ventre ne m'aurais pas mieux empêché de respirer. Je croise mes bras sur mon torse dans une position de défense. Je baisse la tête, je suis incapable de dire un mot

MAEL " Ma respiration hachée ne semble plus vouloir fonctionner, j'vais étouffer. Il est trop prés... Mais il finit par se reculer, me laissant respirer.. Merde, qu'est-ce que j'ai fait..? Je me rapproche de lui, esquissant un geste pour le toucher avant de me raviser au dernier moment, laissant retomber ma main dans l'air étouffant. « Je.. sais pas ce qui m'a pris. »

ROAD " Sa voix m'inssuporte. M'entendre parler avec cette intonation perdue m'hérisse horriblement le poil. Il prononce des mots creux, des mots qui ne veulent rien dirent dans un tel moment. « Tu peux pas te casser là ? Non parce que si c'est pour me faire jeter alors que c'est toi qui déconne, c'est un peu exagéré. »

MAEL " J'ai soudain l'impression que j'vais lui gerber dessus, ou quelque chose dans ce goût là. Tu veux quoi, que je m'excuse? Les pardon m'arrachent les lèvres. J'me rapproche de lui, le poussant à mon tour contre un mur. « C'est moi qui déconne? J'étais prés à partir, c'est toi qui m'a retenu ducon, ça t'as échappé ? »

ROAD " J'suis mal, sincèrement j'ai le coeur au bord des lèvres et des papillons dans l'estomac. Mais je ne suis pas sincère. Alors je souris avec un air de petit con et lui balance faussement amusé. « C'est toi qui m'a embrassé, papa sait qu'tu es pédé ? Tu veux recommencer ? » Provocateur jusqu'au bout je lui passe une main dans la nuque en lui posant une léchouille au coin des lèvres . J'ai un gout acide au fond de la gorge...

MAEL " Je sais pas ce que je fous encore ici, je devrais déjà être parit. Loin, loin de lui. Mais je n'arrive pas à détacher mes yeux de son regard, de notre regard, je n'arrive pas à oublier ses lèvres sur les miennes.. Et le fait qu'il vienne me provoquer n'arrange rien. Instinctivement, j'ai un mouvement de recul mais sa main sur ma nuque m'empêche d'aller plus loin. « Lâche moi, putain lâche moi... Pd? Et puis quoi encore? Je fais pas dans la charité, les militants atteinds ne m'attirent pas... »Et pourtant.. Mes lèvres reviennent contre les siennes, mes mains s'aventurent violamment sur son corps, sur sa peau nue

ROAD " Oubliant une seconde mon idée je sens mon corps s'enflammer sous son passage, juste avant que je le repousse. J'ai pris peur et puis, il faut lui faire comprendre que je ne suis pas un faible qu'on peux impunément rabaisser. « Et incestueux en plus... J'espère que ça t'aura plus papounet chérie ! » Grand sourire qui fend mon visage, j'adresse un beau fuck à la caméra puis envoyant un baisé à mon cher jumeau je commence tranquillement à me casse. J'vais demander si j'peux rentrer me pieuter tiens...

MAEL " J'sais pas ce qui me prend, il m'attire, je répond et je pers dans ce putain de tourbillon. Je le veux.. Comme je n'ai jamais désiré personne d'autre... Mais ça n'a pas l'air de le satisfaire. Il me repousse, s'éloignant, m'envoyant un baiser envolé. J'ai envie de hurler. Vas te faire foutre, Road! Mais il s'en fous, se casse, adressant un petit salu à la caméra.. Putain merde, Papa.